Un outil pléomorphe

« Cas par cas » est un outil projectif, à ce titre, il peut être utilisé par tous professionnels. Son mode d’utilisation est fonction des objectifs visés, gradués dans leur niveau d’approche d’un individu :

-de l’obtention d’éléments factuels,

-au mode de fonctionnement individuel.

Les données recueillies peuvent ainsi être relativement factuelles (durée des trajets, cause du départ, nombre de personnes au départ et à l’arrivée…) ou refléter davantage les aspects d’une personnalité. Les projections interviennent à travers l’exploration des cartes choisies et positionnent l’usager au plus près de la réalité exprimée dans la narration.

Son utilisation dépend donc des objectifs visés et se pose dans une utilisation graduée, du moins intrusif au plus intrusif :

-Recueillir des informations utiles vis-à-vis des prises en charge sociales à proposer.

-Recueillir des informations nécessaires à l’accompagnement juridique (conditions ayant conduit à la migration et conditions de migration elles-mêmes).

-Recueillir des informations utiles à l’élaboration de prises en charge éducatives.

-Créer un lien entre usagers et professionnels (la notion de professionnel incluant le bénévolat).

-Permettre l’expression, à des fins de partage et d’étayage, d’un parcours non verbalisé et difficilement accessible.

-Permettre l’expression de traumas, dans le cadre d’un échange avec un psychologue clinicien afin de comprendre les points de blocage des prises en charge mais aussi afin de proposer une prise en charge adaptée. L’utilisation de l’outil est alors plus intrusive face à l’exploration de temps complexes ou douloureux.

La construction de l’outil a été basée sur la projectivité, à travers la réalisation de cartes personnages représentant une large gamme de profils, sans détail ni couleur particuliers. La neutralité du support permet son appropriation, notamment en se posant en contraste avec les décors et objets très réalistes venant rappeler la ou les réalités de chacun ayant existées et étant le plus souvent oubliées.

C’est donc le contraste figures/fonds/objets qui vient poser le support à projection, tout comme la construction de l’outil lui-même vis-à-vis des formats choisis et de l’ordre d’utilisation des cartes :

-Les formats : poser un personnage sur un fond amorce un discours narratif qui génère l’appropriation des autres cartes. Le décalage entre la réalité vécue/subie et la subjectivité des cartes personnages permet leur investissement, investissement d’une enveloppe la plus neutre possible qui peut alors être investie.

-L’ordre d’utilisation : le point d’ancrage au discours est l’identification du sujet à ce qui représentera son image tout au long de l’utilisation de l’outil.

L’utilisation de « Cas par cas » en qualité de test projectif (dans la définition clinique du terme) est exclusivement réservée aux psychologues cliniciens.